Beyrouth entre guerre et reconstruction 1982 - 2002

Beyrouth, ville indéfinissable livrée au traumatisme de la guerre, a vécu le cauchemar grandeur nature. Sa faculté à se reconstruire et se relever peut presque la faire paraitre désinvolte et insolente.

Je connaissais le Liban par mes parents, puis par différents voyages durant mes permissions quand j’étais soldat au début de la guerre et enfin, comme militaire français pour protéger les populations.
Rendu à la vie civile j’y suis retourné armé d’un boitier, pour photographier les affres de la guerre : l’invasion israélienne, les combats entre milices chrétiennes et druzes contre chrétiens, Amal contre palestiniens, palestiniens contre syriens. J’ai témoigné de la naissance du Hezbollah et des prises d’otages.
Les années passant, entre 1982 et 1986 je photographiais ce pays aux sons des Kalachnikovs et des chansons de la chanteuse Fairurz, sorties des radios des taxis. J’ai eu la peur au ventre d’être pris en otage moi aussi, tout en dégustant du rosé de Ksara et des mezzés sur la corniche le dimanche.
A partir de 1984, d’autre conflits m’accaparèrent : Afghanistan, guerre Iran-Irak. Je délaissais le Liban pour les couvrir, là où la presse internationale trouvait son intérêt. Absorbé par le réveil des pays de l’est et les conflits africains, je ne verrai pas la fin de la guerre au Liban en 1990.
En 2002, je suis retourné dans ce pays qui se relève d’une manière époustouflante : le centre de Beyrouth rivalise avec tout ce qui est de plus moderne dans les capitales occidentales. Puis en 2006 les israéliens détruisent une partie de la ville que les libanais reconstruisent à nouveau dans un éternel recommencement.